L’ail fumé IGP d’Arleux tient tête

L’ail fumé IGP d’Arleux tient tête

En France, l’ail fumé IGP d’Arleux est une denrée rare. Seuls six producteurs en nattent une cinquantaine de tonnes par an. Des tresses qui surclassent leurs homologues d’une bonne tête.

Allez savoir pourquoi, ce sont souvent les plus humbles mises en scène qui marquent les esprits. Prenez les tresses d’ail fumé IGP d’Arleux par exemple. Les observer s’imprégner paisiblement du smog de sciure de bois de peuplier est un spectacle qui vaut bien un coucher de soleil. Voire davantage. Car « on en prend plein la vue mais aussi plein le nez… » Quand il referme la porte du Napoléon, l’un des quinze saureaux (fumoirs) de sa ferme du Petit Cuincy, Eric Potdevin s’éponge le front car « là-dedans, il fait toujours entre 35 et 42 degrés. » Mais au terme des sept jours minimum de confinement volontaire, le résultat est sans appel : l’ail fumé d’Arleux surclasse ses homologues. Puissant comme un vent des îles d’Islay, reconnaissable à sa gousse dorée qui évoque un pur malt écossais, ce condiment IGP depuis 2013 est une pure merveille. Une rareté dont la production s’est élevée en 2019 à cinquante-cinq tonnes. Soit 0,3 % de la production d’ail nationale . « Alors oui, j’appelle ça le caviar de l’ail », assume notre producteur.

Savoir-faire et vertus

Soixante-deux communes autour de la ville d’Arleux. Trente-cinq dans le département du Nord, vingt-sept dans le Pas-de-Calais. Voilà à quoi se cantonne le périmètre IGP de l’ail fumé d’Arleux. Éric Potdevin et ses équipes récoltent et conditionnent à eux seuls grosso modo la moitié de la production. En sa qualité de Président des Producteurs d’Ail fumé d’Arleux, l’homme revient sur le cahier des charges long comme une fane. Dans les grandes lignes, pour être IGP, l’ail doit être issu d’une variété ancienne (certaines ont plus de 200 ans) de type ail rose de printemps, présenter un bulbe de taille moyenne, être fumé selon des règles strictes (les bois exotiques sont proscrits) et surtout résulter d’un savoir-faire ancestral. « Ici, tout est encore tressé à la main. C’est un travail de longue haleine qui requiert de la dextérité, résume notre guide. Et encore, je ne parle même pas des bienfaits. » Excellent pour la circulation sanguine, le cœur et la digestion, l’ail est aussi reconnu pour ses vertus anti-inflammatoire, anti-oxydante et antiseptique, bref un « ailicament » à lui seul, pour reprendre un néologisme potdevinesque. Il y a (vam) pire comme propriétés.

Ferme du Petit Cuincy, 535, rue Charles Béhague – 59 553 Cuncy.
Tél. : 03 27 88 84 77

Texte et photos : Joffrey Levalleux

Découvrez une recette : du pain à l’ail d’Arleux

La fête de l’ail, une fête traditionnelle attendue en région

Depuis 1962, autour du premier dimanche de septembre, une fête populaire célèbre l’ail fumé cultivé ancestralement. Le succès de la manifestation perdure d’année en année et près de 60 000 visiteurs déambulent dans les rues le temps d’un week-end, certains venant de loin pour faire le plein d’ail pour l’hiver. Tout y est fait pour mettre en avant la tresse vedette au sein d’une grande braderie et brocante dans les rues de la commune : dégustation de soupe à l’ail avec 5000 litres cuisinés en deux jours, concours de tressage d’ail, déambulation des géants ambassadeurs de l’ail, intronisation par la confrérie de l’ail fumé, élection d’une reine de l’ail… La bonne ambiance y est assurée. L’édition 2020 s’est trouvé grandement bouleversée mais elle a bien eu lieu les 5 et 6 septembre 2020 derniers sur un format réduit.

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