Tout est très très bon dans le cochon bio en Hauts-de-France

Tout est très très bon dans le cochon bio en Hauts-de-France

À la Ferme de Mesenguy à Villotran (Oise), on fait du porc bio depuis plus de douze ans. Ce produit de qualité plébiscité par les consommateurs nécessite une attention de tous les instants.

Avec sa coquette cour ceinte de bâtiments dans le plus pur style briques/silex, la Ferme de Mesenguy dégage une sérénité absolue. On croirait accoster dans une anse préservée. Comme souvent en pareil cas, il s’agit de la partie émergée d’un iceberg que Sylvie Dezutter et Philippe Logeay taillent tel un diamant brut depuis trente-huit ans. « Aucun de nous deux n’est issu du monde agricole ». Après avoir élevé de la volaille jusqu’à la lisière des années 2000, le couple transforme les hangars de la poussinière située à Jaméricourt pour accueillir des porcs sur paille. Huit ans plus tard, rebelote. Les travaux reprennent pour se mettre en adéquation avec les normes sanitaires propres au bio.


Un produit de qualité

« Que faut-il mettre derrière l’étiquette bio ? Je dirais le confort de l’animal et un soin particulier apporté à son alimentation. » Lorsqu’ils se lancent dans le porc bio, Sylvie et Philippe savant que leurs journées vont dès lors compter double. Plus de temps passé avec les bêtes et surtout « un cahier des charges à respecter scrupuleusement. » Les courettes sont agrandies et ouvertes sur l’extérieur, le sevrage ne se fait pas à moins de six semaines et l’engraissement dure de quatre mois et demi à cinq mois et demi. À force de persévérance, les résultats sont là. « Contrairement aux idées reçues, passer du conventionnel au bio ne nous a pas fait perdre de clients. Au contraire. Car comme nous, ils apprécient la qualité des produits », souligne Sylvie.

À la ferme et bien au-delà

Comme tous les vendredis après-midi, les clients arrivent à flux régulier dans la boutique attenante. Ils sont accueillis par le sourire de Cécile qui, après plusieurs années passées dans le marketing international (New-York, Berlin, Paris) est revenue au bercail. Une fois encore, nous ne voyons qu’une infime partie du travail. Les étals remplis de produits frais (filet mignon, rôti, rouelle, poitrine…) sont le fruit d’un travail de réflexion qui commence au laboratoire où sont notamment créées les recettes de terrines et de confits. S’ensuivent les étapes de la découpe, cuisson, mise sous vide ou encore conditionnement. « L’émulation vient du fait qu’on aborde tout cela à la fois. Il faut juste être organisé. » Ce n’est pas Benoît, son compagnon, qui ira la contredire. Entre les marchés, les AMAP , les restaurants, les magasins (Biocoop) et les coopératives alimentaires, le jeune papa n’arrête jamais. Car comme le rappelle Cécile, « le bio ne doit pas être élitiste. C’est à nous à prendre les devants. » Comme ce projet d’apporter des commandes groupées au pied des immeubles de centre-ville. Cochon qui s’en dédit !

(1) Village situé à 15 kilomètres de la ferme
(2) Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne

Ferme de Mesenguy, 2, rue de Mesenguy
60390 Villotran. Tél. : 06 59 00 12 45
www.fermedemesenguy.com.
Boutique ouverte au public le vendredi de 14 h à 19 h et le samedi de 10 h à 12 h.

Texte : Joffrey Levalleux


En région Hauts-de-France,
14 producteurs de porcs bio sont installés

Source : carte d’identité de l’agriculture Biologique en Hauts-de-France – données 2019.
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