Porc Label rouge : depuis cette année on peut l’acheter en région grâce à 2 éleveurs.

Porc Label rouge : depuis cette année on peut l’acheter en région grâce à 2 éleveurs.

Depuis janvier, on peut acheter du porc Label rouge élevé dans les Hauts-de-France. Portée par le GPPMF (1), la filière d’exception compte deux représentants dans les Hauts-de-France. Rencontre avec l’un d’eux, Maxence Hugyue, à Strazeele. 

Feu vert pour Label rouge

C’est à la manière dont un éleveur est accueilli par ses bêtes qu’on mesure l’attachement qu’elles lui portent. Quand il pénètre sous les hangars de la ferme familiale de Strazeele, Maxence Huygue a droit à une symphonie de joyeux grognements. Et nous, à un indice : des fenêtres translucides. Car pour accueillir dans les règles son nouveau cheptel porcin Label rouge, l’éleveur a dû augmenter l’apport lumineux naturel mais aussi revoir à la hausse la taille des box collectifs. « Le bien-être des animaux passe avant tout le reste », synthétise le trentenaire tandis que ses turbulents résidents se régalent d’un mélange maison à base de blé, d’orge et de triticale. Le tout garanti sans OGM.

Dans les Hauts-de-France, Maxence Huygue est un peu l’aiguille dans la botte de foin. Seuls deux éleveurs – le second étant à Herzeele – ont obtenu l’accréditation pour produire du porc Label rouge grâce au travail de fond mené par le GPPMP. Comme le souligne Gilles Devienne, technicien commerce du groupement, cette démarche « vise avant tout à valoriser un produit autour des notions de qualité et de cohérence professionnelle. »    

Le juste prix de la qualité

Maxence Huygue est naisseur-engraisseur. Mais ils ne sont que deux sur une centaine d’adhérents au GMPPF à produire du porc 100 % Label rouge

Car un porc Label rouge n’est pas n’importe qui. Robuste, riche en muscle mais aussi en gras, ce joli bébé rose de 120 kg est issu du Verrat Duroc. Une race réputée pour ses longs poils mais surtout pour ses qualités nutritionnelles. Une viande d’excellence qui ne peut être abattue avant son 182 jour contre 150 à 160 pour un porc conventionnel. En faisant le grand saut, Maxence a quasiment coupé son troupeau en deux. Passant de 80 à 50 truies. Un virage à 180° pour cette exploitation flamande qui produisait du porc conventionnel depuis le début des années 90. « Mais les premiers résultats sont encourageants », affirme-t-il sans hésitation. Même discours du côté du GPPMF qui, pour gérer efficacement sa nouvelle filière Label rouge, a créé le Cochon des géants. Une association à laquelle adhère l’ensemble des acteurs concernés. Les éleveurs, le GPPMF, l’abattoir de Nouvion-en-Thiérache (Aisne) et Pruvost-Leroy, chevillard à Saint-Hilaire-Cottes (Pas-de-Calais). « Derrière le Label rouge, c’est toute une philosophie qui évolue. La prise en compte de la qualité alimentaire, le respect du cycle animal, la juste rémunération des éleveurs », conclut G. Devienne. Et bien entendu, la satisfaction du consommateur qui peut se procurer ce produit hors norme dans quelques rares boucheries régionales ainsi qu’en GMS(2).

(1) Groupement de Producteurs de Porcs des Monts de Flandre
(2) Boucheries Saint-Hubert (Douchy-les-Mines), Duthoit (Quesnoy-sur-Deûle), Hamby (Soissons) et Vitasse (Neuville Vitasse) GMS :. Cora (Cambrai, Courrières, Saint-Quentin) et Partisans du Goût (Ennetières-en-Weppes et Marquette-lez-Lille).

Données GPPMF
– 1969 : création
– 2006 : alors essentiellement spécialisée dans le commerce auprès des négociants, le GPPMF reprend toute la commercialisation à son compte.
– 12 avril 2021 : après 5 ans de travail, la GPPMF obtient l’homologation de produire de porc Label Rouge
– GPPMF compte une centaine d’adhérents dans le Nord-Pas-de-Calais gère 5 200 porcs/semaine. Soit 270 400/an * sur les 1 million produit/an dans les Hauts-de-France.
* Chiffres 2021


Texte : Joffrey Levalleux


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