Le verger bio qui cache la forêt

Le verger bio qui cache la forêt

Tout a commencé avec quelques pommiers. Puis Romaric Paucellier a passé ses 82 hectares en bio avant de se lancer dans les fraises bio, les lentilles vertes bio et maintenant les pâtes bio ! À Plessier-sur-Bulles dans l’Oise, on ne bulle pas.

Romaric Paucellier a fait le grand saut un jour d’été alors qu’il longeait un de ses champs en compagnie de son père agriculteur. « Faire du bio me trottait dans la tête depuis un certain temps déjà, raconte-il. À l’époque, on n’en parlait moins qu’aujourd’hui. Je me suis lancé avec enthousiasme en me disant que j’allais œuvrer pour la planète. » Dix ans se sont écoulés. L’idée a fait un sacré bout de chemin.

Pommes de non discorde

Le label bio ne s’obtient pas en claquant des doigts. Il faut du temps, de l’énergie et surtout un objectif. Romaric débute en 2011 en plantant quelques pommiers près de sa ferme. Dix ans se sont écoulés. Entre deux – en 2015 – son verger devient officiellement bio. La roue est lancée. Aujourd’hui, un millier d’arbres (1) s’épanouissent sur un hectare. Ce n’est pas énorme mais l’important est ailleurs. « Quand les clients vous disent que vos fruits ont un goût exceptionnel. » C’est bien simple, toute la production part, « y compris les pommes qui ont des coups », précise notre guide. En effet, pour éviter les pertes, il les fait transformer en jus. Parfois, il les coupe avec sa propre production de fraises ou de framboises, bio bien entendu. Elles reviennent en bouteille, direction les étals du magasin. À côté du « reste ».

Du bio, encore du bio !

Car Romaric n’est pas du genre à s’arrêter. Une idée en amène toujours une autre. Après les pommes, il propose les fraises en libre cueillette, plantées sur une vaste parcelle volontairement aérée pour « permettre aux clients de passer dans les inter-rangs sans abîmer la récolte ». Aujourd’hui, le paysan vient de se lancer un tout autre défi : la création de pâtes 100 % bio (2). Pourquoi ce choix ? « Parce que tout le monde en mange en toute saison et parce que j’ai sur place la matière première. » À savoir une farine semi-complète obtenue à partir de blé dur et de son. En 2020, Romaric sort ses premières torsades et ce qu’il appelle ses « tubes», sortes de cylindres à mi-chemin entre la penne et le macaroni. Succès total. Dans la boutique attenante à la ferme, les paquets partent comme des petits pains. On y trouve aussi les fameux jus de pommes et des lentilles vertes dont on ne saluera jamais assez les vertus.

Mon Bio Verger,
134, rue de l’Ecole
60 130 – Le Plessier-sur-Bulles.
Tél. : 06 07 42 90 17 – Magasin ouvert tous les samedis, de 10h30 à 12h. Facebook : mon bio verger

(1) Parmi la douzaine de variétés de pommes se trouvent la galmac, la boskoop, la valstar, la reine des reinettes, la wellant et la rubinette.
(2) Elles le seront officiellement après la récolte de 2021.

Texte : Joffrey Levalleux

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